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Je m’appelle Micheline D. je suis née en 1934 à Paris dans le 12ème arrondissement, j’ai donc 84 ans. J’ai vécu à Paris jusqu’à mes 8 ans environ. J’ai vécu en Sologne ensuite : je me souviens d’être allée à la première école là-bas. Puis jusqu’à 13 ans j’ai résidé à Fussy : j’y ai passé ma communion.

Enfin, je suis venue vivre à Bourges.

 

Je n’avais pas d’idée de métier en particulier. Je n’ai pas fait d’études, j’ai fini l’école à 13 ans et ai enchaîné avec du travail.

J’ai commencé à travailler à Fussy à 13 ans dans une ferme : je faisais à manger, je gardais les vaches dans les champs, je tricotais pendant ce temps-là. Je travaillais pour aider mes parents, mes frères et sœurs financièrement. Travailler était une obligation, j’ai toujours fait de mon mieux comme si c’était pour moi et j’aurais pris n’importe quel métier, où il le fallait.

 

J’étais la troisième de dix enfants. À 16 ans environ j’ai fait « femme à tout faire » chez une dame malade, puis serveuse et plongeuse dans un café et enfin j’ai été employé dans une usine spatiale : la SNIAS de novembre 1951 à 1990. J’étais ouvrière spécialisée polyvalente, j’étais également préposée au « riftage », au « bobinage » et à la protection.

 

Je me sentais plutôt bien au sein de l’entreprise, les hommes étaient cordiaux avec moi bien que les femmes ne soient pas répandues dans ce milieu. J’ai eu des bons chefs d’équipe. Je commençais à sept heures le matin et finissais à 18 heures le soir avec une pause de midi à quatorze heures. Je travaillais 10h30 par jour et également le samedi matin où je commençais plus tôt : cinq heures et finissais à midi. J’ai obtenu cette place à la SNIAS parce que mon voisin connaissait et m’a proposé le poste. Pour ce qui est des équipements électroniques je me servais de la chignole électrique, de la perceuse, une machine mono frappe, un pistolet à rivet, des pinceaux, du vernis, du benzène et du triclore, cependant pas vraiment de nouvelles technologies.

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Dans mon métier ce que j’ai le plus aimé était l’ambiance, les rencontres avec les autres, les événements tels que les anniversaires, les comités d’entreprise, la musique lors des événements, le bal de l’aviation. J’ai d’ailleurs fêté mon départ à la retraite au foyer.

 

Lorsque j’étais dame à tout faire je n’aimais pas exercer ce métier : je n’avais aucun égard et remerciements.

Lorsque je travaillais à la SNIAS je n’avais pas forcément de contraintes, j’étais satisfaite d’avoir du travail. Au début j'y allais en vélo, je n'aimais pas ça car ce n'étais pas vraiment une route mais plutôt un chemin. Puis le bus est arrivé et le trajet était moins compliqué.

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Une fois un collègue a ramassé une balle sur le chemin mais elle n’était pas désamorcée et en voulant l’ouvrir elle a explosé, ce fût tragique pour lui.

 

 Je suis contente d’être arrivée jusqu’à mon âge et je suis satisfaite de mon parcours car je l’ai fait seule sans avoir reçu d’aide.

 

Mon mari a travaillé dans la mécanique des vélos : il rechapait les pneus. Grâce à cela j’ai même roulé en vélo avec des pneus en bouchons de liège. Il a ensuite réparé les mobylettes (les rayons, les chaînes…). Il a également été ajusteur de pièces. Il a appris le violon à sept ans ainsi que le solfège. Il y avais toujours de la musique chez nous.

Passeur de Mémoire

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