Je m’appelle Josseline B. et je suis née en 1942 à Bourges, ville dans laquelle j’ai vécu jusqu’en 1982 avant de résider à Alès pendant trente ans.
Quand j’étais plus jeune, je rêvais d’être infirmière en Afrique afin d’aider les plus démunis. J’ai d’ailleurs été marraine d’une petite fille africaine que je n’ai, malheureusement, jamais pris le temps de rencontrer.
J’ai commencé à travailler à 13 ans et demi, n’ayant pas le goût pour les études et étant exclue à cause de mon handicap. C’est mon mari qui, par la suite, m’a enseigné les joies de la lecture, de l’écriture et du calcul.
J’ai débuté ma vie active en tant que fleuriste chez un particulier avec qui les relations étaient difficiles. Les conditions de travail étaient fatigantes au vu du nombre d’heures travaillées dans la journée. Je me levais à cinq heures du matin et finissais parfois à minuit lorsque les périodes de deuil ou de mariage nécessitaient plus de bouquets. J’ai été fleuriste à mon compte par la suite pendant huit ans.
J’ai exercé plusieurs professions notamment en maroquinerie, en tant qu’agent d’entretien, garde d’enfants, secrétaire, aide-soignante dans un centre hospitalier en gériatrie et en pédiatrie ainsi que dans la clinique de Vigneras en centre-ville. J’ai également emballé des paquets chez Nicoll’s à Bourges, fait du ménage chez des particuliers.
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Une fois à Alès, nous avons fait construire notre habitation. J’ai enchaîné des petits travaux comme ramasser les œufs, faire les vendanges et faire quelques ménages à droite à gauche.
Ce qui me plaisait le plus dans tout ce que j’ai entrepris était de faire des bouquets, j’adorais être fleuriste à mon compte, voir les clients, parler avec eux. Je montais mes installations sous l’auvent de Record à 8 heures et je ne remballais qu’à 10 heures du soir. J’ai d’ailleurs obtenu le premier prix de bouquet de mariée.
A l’inverse, je n’aimais pas être dirigée par mes patrons lorsque j’ai appris le métier de fleuriste, le contact avec eux était tendu. Je me souviens avoir quitté ce travail par le biais d’un mot laissé sur une table. Je ne supportais plus les conditions de travail peu agréables.